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Carnet de gares
5 septembre 2010

Bienvenue au Vietnam !

Nous avons croisé des gens qui nous ont dit que nous avions tort d’idéaliser le Vietnam, même après notre voyage en Chine, que le pays était sale et que les Vietnamiens étaient de vrais arnaqueurs. Difficile de leur donner raison pour le moment… Le passage de la frontière a été pour nous une petite libération ; depuis ça ressemble beaucoup à des vacances. Du côté Vietnamien de la frontière, à Lao Cai, le temps s’est un peu ralenti. Nous avons évité les rabatteurs, marché deux kilomètres jusqu’à la place de la gare, nous sommes assis à la terrasse d’un restaurant, et en gros nous n’en avons pas bougé jusqu’au lendemain matin (avec une brève nuit au premier étage).

Il y a quelque chose dans l’air de foncièrement différent, alors que nous ne sommes qu’à deux kilomètres de la Chine. Le bénéfice de passer une frontière à pied : jamais nous n’aurions pu aussi bien percevoir ce changement en arrivant dans un aéroport… Les gens sont détendus, ne hurlent pas au lieu de parler, le restaurant est clean, les toilettes idem, pour la première fois depuis un mois nous pouvons poser nos coudes sur une table sans avoir peur de les couvrir de graisse. Il n’y a plus de pêches ni de pommes sur le petit marché, mais des longanes et des fruits du dragon, et même une mangue que Tristan négocie à bon prix pour la manger en douce dans la chambre le soir. Tout est excessivement bon marché, de notre chambre à six euros à notre repas à deux euros, pour deux… Il n’y a plus d’horaires de bus, ni de prix fixes. Ici, tout se discute, tout se monnaye, mais dans le calme et la bonne humeur. Il faut être patient : le petit bus défoncé de 6h30 passera nous chercher à 7h30, et fera plusieurs arrêts pour charger sur son toit une cargaison de gros câbles noirs, de sacs de riz et de tiges en métal. L’important est d’arriver à bon port.

La ville a un autre visage. Les bâtiments sont vieux, mais repeints de couleurs vives, construits de bric et de broc, ici un balcon de style colonial, là une maison en bois traditionnelle. Un mélange gai et harmonieux qui donne le sourire quand on arrive dans une ville. Tout est habité, on ne construit pas pour rien. Fini les grands immeubles de béton pas encore terminés et déjà laissés à l’abandon qui parsemaient les campagnes chinoises.

Il y a l’excitation de découvrir un nouvel endroit, une nouvelle nourriture, une nouvelle langue, des nouvelles têtes. Les Vietnamiens sont moins ronds, plus anguleux, ils ont les yeux rieurs et ne font pas la tête quand on passe. Les enfants nous crient « hello », les adultes nous sourient, on se sent bien accueillis. Notre portefeuille y est pour quelque chose, mais on est aussi l’attraction du jour, nos têtes sont rigolotes, notre langue aussi. On attend avec impatience de partir pour Bac Ha, dans les montagnes, pour voir le marché du dimanche où les Hmong fleurs vendent leurs légumes dans des costumes brodés magnifiques. Mais pas la peine de se presser, on est bien à la terrasse du resto, à regarder passer les bus et les scooters, à discuter avec le patron ou avec d’autres routards en sirotant une bière. Il faut se mettre à la mode vietnamienne. Ca tombe bien, nous avons le temps, et eux aussi apparemment.

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