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Carnet de gares
10 juillet 2010

En transit : ferry Chine-Japon

Après trois jours de transit à Beijing, nous avons fait deux jours de ferry pour rejoindre Kobé, puis Kyoto. Je tiens d’ailleurs à préciser qu’il y a un léger décalage entre les dates auxquelles je publie les notes sur un endroit et le moment où nous y sommes. Le temps de prendre un peu de recul. Je parlerai plus tard de la Chine, quand nous y retournerons le mois prochain.

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Quelques premières impressions cependant sur Beijing : beaucoup plus propre, calme et moins polluée que nous ne nous y attendions. Largement plus vivable que Chennaï ou Bangkok par exemple, si ce n’est la chaleur étouffante de ce mois de juillet. Comme en Inde, nous avons l’impression d’être noyés dans la masse des autochtones. Les Chinois sont une foule, ils ne nous prêtent pas attention et nous submergent. Quand on dit dans les guides qu’il y a beaucoup de touristes dans la Cité Interdite, on imagine des Occidentaux qui se pressent pour aller visiter la merveille nationale chinoise… Et bien on se trompe : les touristes sont Chinois, et seuls quelques yeux non bridés dans la foule nous rappellent que nous ne sommes pas les seuls blancs ici. Premières impressions sur les Chinois : les commerçants des sites touristiques sont plutôt désagréables, mais c’est un fait avéré dans de nombreux autres pays. Ceux qui ne parlent pas un mot d’anglais et n’ont pas l’habitude de voir des Français débarquer dans leur échoppe de jiaozi (des beignets de viande à la vapeur, notre déjeuner habituel), sont agréablement surpris de notre présence et admirablement patients devant nos efforts pour nous faire comprendre. Les passants ne font pas attention à nous, ne sourient pas comme le font les Thaïlandais, ne saluent pas comme le font les Japonais. Nous sommes presque invisibles, ce qui peut être parfois reposant, comparé aux regards inquisiteurs et oppressants des Indiens, par exemple.

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Deux jours et demi de ferry pour rejoindre le Japon : par mesure d’économie, Tristan et moi avons choisi de voyager en classe 2B, c'est-à-dire dans une grande pièce parquetée où vingt-et-un matelas très fins sont posés en enfilade. Nous avons de la chance, il n’y a que dix personnes pour ce voyage. En grande partie des Chinois, qui parlent entre eux très fort à toute heure du jour et de la nuit et ne nous adressent pas un regard. Nous ne faisons pas l’effort de communiquer avec eux non plus, car la barrière de la langue est quasi insurmontable. Le mandarin est une langue très difficile à parler quand on n’y connaît rien. Une syllabe peut être prononcée sur cinq tonalités différentes, qui lui donnent cinq sens différents. Autrement dit, c’est presque impossible de prononcer un mot correctement et il ne suffit pas de connaître la transcription phonétique d’une phrase pour se faire comprendre par un Chinois. D’ailleurs, entre eux les problèmes de communication existent aussi : pour preuve les films sous-titrés en mandarin, la langue nationale, parce que tous reconnaissent plus ou moins l’écriture, alors qu’ils ne comprennent pas forcément la langue.

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La traversée en ferry est donc longue et pénible, surtout quand on se rappelle la vie agréable dans le Transmandchourien. Pas de paysages pour nous changer les idées, un restaurant qui sert la même nourriture médiocre à chaque repas, Tristan qui tourne un peu au vert à cause du roulis, et moi qui tremble à chaque bordée un peu trop forte à cause de ma phobie des requins (alors que nous avons la chance de naviguer sur une mer qui pourrait difficilement être plus calme). A l’arrivée à Kobé, le débarquement est interminable, et les douaniers décident de fouiller entièrement nos deux sacs, ce qui ne nous remonte pas le moral. Heureusement ce sont des douaniers japonais, donc respectueux et sympathiques, qui ont l’air amusés à l’idée que nous ayons mis trois semaines à arriver au Japon depuis Paris.

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Les deux premiers jours à Kyoto sont plutôt mornes : pas de réservation pour le mercredi soir, et nous finissons par trouver une petite auberge dans un quartier de Kyoto peu animé, où nous devons dormir dans deux dortoirs séparés, car non mixtes. Jeudi, nous nous installons enfin dans la chambre qui va être la nôtre pendant sept nuits, à l’adorable Gojo Guesthouse, dans le quartier central de Gion. Mais la fatigue du voyage et les déconvenues des trois derniers jours aidant, nous nous sentons perdus, déracinés, et attendons avec impatience de nous sentir chez nous dans ce pays qui nous promet de belles découvertes. Et je tiens à vous rassurer : trois jours après, ça va déjà beaucoup mieux !

Les promenades de Tristan et Charlotte à Beijing :

- Remonter de la place Tiananmen par la rue Beichizi, qui la borde à l'Est, et déjeuner de jiaozi dans une petite échoppe

- Aller visiter le Lama Temple, le plus grand monastère bouddhiste tibétain en dehors du Tibet, et admirer le Bouddha de 20m de haut sculpté dans une unique pièce de bois de santal

- Passer dans la rue Wangfujin le soir, pour se mettre des néons plein les yeux

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