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Carnet de gares
4 août 2010

Itadekimasu* ! * Bon appétit ! - Episode 2

Episode 2 – Economies…yaki

Au Japon, manger n’est pas donné. Certes, on peut se nourrir pour 500 à 1000 yen par personne (entre 4,5 et 9€ au cours actuel du yen), mais à ce prix là il ne faut pas espérer de diversité. Le prix d’un vrai repas de qualité coûtera plus probablement de 1500 yen à beaucoup plus, et ça reviendrait à manger dans des bons restaurants parisiens deux fois par jour, ce qui évidemment n’est pas du tout prévu dans notre maigre budget. On pourrait penser que faire ses courses au supermarché et cuisiner reviendrait moins cher. Finalement ce n’est pas si intéressant : les légumes et les fruits, rares, sont vendus à des prix exorbitants, ainsi que la viande, produit qui est entré depuis moins d’un siècle dans les habitudes alimentaires nippones. Au cours actuel, une pêche coûte environ 200 yen (1,80€), une grosse tranche de pastèque 400 yen (3,60€), cinq tomates 300 yen (2,70€) etc. Tout est vendu en petites portions, même les gâteaux secs (230 yen pour cinq petits cookies !). Quant à l’alcool, n’en parlons pas. 400 yen pour un demi au restaurant, soit, mais c’est le même prix au supermarché ! Au moins, nous n’avons pas de scrupules à manger deux fois par jour au restaurant…

Les solutions pour manger à petit budget ne manquent pas, et nous sommes désormais familiers des plats de base de l’alimentation japonaise (que vous trouverez d’ailleurs à Paris dans les restaurants de la rue Ste Anne, dans le 2ème arrondissement. J’ai testé, il n’y a pas vraiment de différence avec ce qu’on trouve ici !).

-          A base de riz

Les donburi : un bol de riz recouvert d’œuf battu cuit avec des oignons et de la viande (poulet ou porc pané) ou de tempura (beignets de légumes). On ajoute une sauce soja mélangée avec du mirin (de l’alcool et du vinaigre de riz avec du sucre), un peu de gingembre mariné, et c’est vraiment bon. Une variante un poil plus cher mais pas beaucoup : un bol de riz recouvert de tranches de poisson cru, souvent du thon.

Les bento : un plateau compartimenté idéal pour manger équilibré. On y trouve toujours du riz blanc, un plat principal (du poisson grillé, de la viande ou des pommes de terre panées, des boulettes, du tofu…), deux ou trois légumes (un bout de carotte, un champignon, une tranche de racine de lotus…), des tsukemono (légumes marinés dans du sel : radis blanc, concombre, gingembre…), et quelques accompagnements parfois (une tranche d’omelette un peu sucrée, un petit pain à la farine de riz, un cube gélatineux au goût de viande…). On peut acheter des bento dans des boutiques spécialisées qui les préparent à la demande, ou dans des supermarchés (ils sont en solde avant la fermeture le soir). Ceux des supermarchés sont évidemment moins bons, mais on ne peut jamais douter de leur fraîcheur car les vendeurs vident et remplissent le rayon deux fois par jour. Et grâce aux combini, ces petits supermarchés ouverts jusqu’à minuit ou plus, 7 jours sur 7, on peut en trouver partout à n’importe quelle heure.

Les curry : Personnellement, Tristan et moi ne leur trouvons qu’un intérêt médiocre, surtout quand on sait les merveilles de plats thaïlandais et indiens que ce mot évoque d’habitude. Au Japon, le curry est une sauce marron épaisse, à base de poudre de curry jaune, qu’on sert avec du riz, et parfois des légumes, du porc pané ou une autre viande. Ca a l’avantage indéniable d’être copieux et bourratif.

-          A base de nouilles

Les râmen : soupe à l’origine chinoise, elle a la particularité d’utiliser des nouilles de blé de couleur jaune, plus ou moins épaisses. Il y a trois bases de bouillon : au sel, au soja et au miso. On y ajoute trois ou quatre tranches fines d’échine de porc, du soja frais, des pousses de bambou, de la ciboule. Il existe parfois une version pimentée, mais en général la nourriture japonaise est très rarement piquante, et quand elle l’est on peut être sûr que le plat est d’influence coréenne. On peut trouver des râmen déshydratés en supermarché, les moins bons. En général, on les mange dans des échoppes d’où s’échappe de la vapeur d’eau, ou dans des fast-food où on les commande en mettant de l’argent dans une grosse machine et en appuyant ensuite sur l’image du râmen choisi. Attention, ça devient vite une addiction !

Les udon : nouilles de riz qui ont l’aspect de gros vers de terre blancs, mais heureusement pas le goût. Elles n’ont d’ailleurs aucun goût, et sont cuisinées soit dans un bouillon au sel ou au soja, soit à la poêle avec une sauce soja un peu caramélisée et des morceaux de bacon. Difficile de leur trouver un quelconque intérêt gustatif à mon avis, mais j’aime leur consistance pâteuse et les morceaux de bacon…

Les soba : nouilles fines de sarrasin, on les trouve dans des bouillons, sautées avec du porc dans une sauce soja aigre-douce, ou froides à tremper dans de la sauce soja en été. Elles ont bien un goût de sarrasin, et la consistance de pâtes complètes. Pas mauvais, mais je leur préfère définitivement les râmen !

-          A base de pâte

Tous les plats ont en commun d’être fait à base de pâte, probablement de farine de riz et d’au, que l’on cuit différemment.

Les okonomiyaki : spécialité d’Osaka, mais on les trouve ailleurs, ce sont des sortes de grosses crêpes dont la pâte est mélangée à du chou blanc. On ajoute du bacon, un œuf, des légumes et divers ingrédients et on fait cuire le tout sur une plaque chauffante. Avant de servir, l’okonomiyaki est saupoudré de copeaux bizarroïdes qui se tortillent en fondant sous l’effet de la chaleur et d’algues en poudre. On ajoute ensuite de la sauce bulldog, une sorte de sauce barbecue un peu piquante.

Les takoyaki : des boules de pâtes (la même que celle des okonomiyaki) dans laquelle on met un morceau de poulpe. Avant de servir, même garniture que pour les okonomiyaki. Intérêt gustatif limité, mais un régal pour le porte-monnaie.

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Commentaires
E
Idée de business : magasin de bentos prêts à emporter. Je suis sûre que ça cartonnerait plutôt que des Mc... et autres frites-kebabs !
E
Hier soir, j'ai fait un domburi avec thon (mon poissonnier affirme que celui qu'il vend n'est pas en voie de disparition !!!) et saumon. Un délice comme d'habitude. Merci encore à la jeune Japonaise qui a bien voulu nous initier (moments délicieux partagés avec Charlotte), à la découpe du poisson cru. Pour ceux qui voudraient s'y mettre (et ainsi faire de sérieuses économies en diminuant leur fréquentation des bars à sushis qui sont quand même très onéreux), je peux donner l'adresse (c'est à Paris). Sinon, les ramen.... je ne partage pas ton enthousiasme ! <br /> Une idée pour rebaptiser ton blog : "Itinérances culinaires...".
H
Juste pour rectifier: <br /> <br /> On dit "Itadakimasu" et non "Itadekimasu". :)
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