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Carnet de gares
30 juillet 2010

Tokyo, une histoire à suivre…

Episode 2 – L’histoire

Comment tombe t-on amoureux de Tokyo ? Pas en suivant aveuglément les conseils du Routard, ça c’est certain. Pendant les trois premiers jours, c’est ce que nous avons fait. Un quartier le matin et un le soir, avec une sieste au milieu pour éviter la chaleur insoutenable de la mi-journée. Tokyo en accéléré : Asakusa, Shibuya, Shinjuku, Ginza, Harajuku. On a vu le plus grand carrefour du monde, le Sony Center, les néons, les gratte-ciels, les salles de jeu, les hommes d’affaire, les filles habillées en poupées. Le problème : une fois les transports et les repas payés, il ne nous reste plus un kopeck pour visiter quoi que ce soit ou même s’offrir un goûter. Dans une ville où chaque mètre de boutique pousse à la consommation, c’est la frustration assurée. Sans compter que ça n’a plus aucun sens : marcher juste pour marcher, regarder les façades, admirer les vitrines, sous un soleil de plomb et sans pouvoir se poser, ça va bien trois minutes. Imaginez la même chose à Paris : métro, Marais, métro, hôtel, métro St Germain, métro, hôtel, métro, Abbesses, métro, hôtel… On frôle l’indigestion.

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Le troisième jour, nous décidons de reprendre les choses en main. Finis les allers-retours pour visiter le Routard des pages 41 à 84. On loue un vélo : 100 yen la journée, soit moins d’un euro. On prend tous nos repas au ryokan, en achetant des plats à emporter dans les cantines du quartier et à la petite supérette en face. On charge les films qu’on a manqués au cinéma et la trilogie de Pirates des Caraïbes pour la séance « petit écran » du soir. Dès que le soleil fait mine de se coucher (c’est-à-dire à partir de 17h ici), on enfourche les vélos et on part explorer les environs. C’est bon pour les cuisses, la santé et le moral. Un vent tiède sur le visage, on se laisse glisser dans les rues tokyoïtes, et un sentiment de liberté nous envahit : plus de guide pour nous indiquer le chemin, on tourne dès qu’on voit une rue qui nous plait.

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Le premier soir, on tombe sur un quartier où des stands de nourriture ont envahi la rue pour un festival quelconque. Le second, on traverse un parc où les gens flânent tranquillement, on suit une ruelle où se succèdent des petits restaurants adorables et je me dis que c’est un endroit où il ferait bon vivre. Les distances se réduisent ; nous allons chercher notre repas en vélo : un soir un râmen, un autre des currys indiens, un autre du poisson grillé. Sur notre route, nous découvrons la vie japonaise et ses petites bizarreries : des gens qui promènent leurs chiens minuscules dans des landaus, un caniche qui porte un mini sac à dos, des coiffeurs partout, ouverts à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, des restaurants français, des boutiques ouvertes que personne ne semble surveiller, des cyclistes partout, sur les trottoirs, sur la route et même à contresens des voitures (exaspérant d’ailleurs, cette anarchie si inhabituelle au Japon)… Enfin, nous avons l’impression de faire partie de la ville, et plus seulement de la regarder comme au travers d’une vitrine.

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Nous croisons sans arrêt des Européens, en majorité français, qui n’ont pas l’air de voyageurs. Ce n’est pas pour rien qu’il y a un nombre considérable de blogs tenus par des expatriés vivant au Japon. Ils sont très nombreux, et les Japonais ont l’air d’apprécier particulièrement les Français : il n’y a qu’à voir tous les restaurants bien de chez nous et les enseignes dans un français farfelu qu’on trouve à chaque coin de rue. Beaucoup profitent du visa vacances-travail qui donne la possibilité de vivre pendant un an au Japon sans y être envoyé par une entreprise. Peut-être certains d’entre eux se sont-ils dit un jour, en quittant Tokyo lors d’un premier voyage : « On reviendra, hein ? »…

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